Mon corpus actuel reflète une recherche d'identité à travers un processus créatif de déconstruction. En tant qu’artiste autodidacte, je tire de nombreuses influences de ma formation en design en concevant des collages numériques qui servent de références à un travail de peinture. L'acte de démonter des images à l’ordinateur pour développer une composition est une démarche intuitive par laquelle je crée des figures fictives, principalement des femmes. Ces figures qui sont fragmentées représentent une impression de notre moi multidimensionnel. Elles sont combinées avec des couleurs, des formes et des textures qui forcent le spectateur à continuellement déplacer le regard dans le tableau. Je cherche à représenter mes sujets non pas comme des figures statiques, mais mouvantes, à l’image des complexités que nous apportent nos expériences et la société dans laquelle nous évoluons.
Après avoir conçu des croquis numériques, je transpose les compositions obtenues en peintures acryliques, ce qui ajoute une dimension humaine à l’œuvre. L'exécution manuelle à la peinture me permet de reprendre complètement les compositions. Le changement de médium m’amène alors à voir celles-ci sous un jour nouveau. Lorsque je mélange les couleurs pour obtenir la teinte voulue, que je les harmonise entre elles et que j'entends le pinceau glisser sur la toile, j'ai le sentiment de donner vie à des personnages qui n'étaient précédemment que des bribes d'images sur un écran ou sur du papier. Ce passage entre médiums numérique et analogique renvoie au paradoxe non seulement des éléments à l’intérieur des oeuvres, mais aussi des façons contemporaines dont l'art est produit et consommé.